Apres Naoshima, “ l’île musée ”, la deuxième expérience sensorielle testée le week-end dernier, l’a été par moi seul. Pour ceux qui ne l’ont pas encore remarqué, et je sais qu’il y en a, nous sommes 2 à écrire ici. Elle et Lui, c'est-à-dire moi. Et cette expérience n’aurait pas pu être testée par Elle pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’une histoire de poil de barbe. Elle vous avait déjà raconté sa petite histoire à propos du coiffeur japonais. Voici ma version aujourd’hui. A chaque fois que je me rends chez mon coiffeur, qui en l’occurrence est une coiffeuse, je vois assis dans les fauteuils à coté du mien des Japonais qui se font raser. Depuis un certain temps je me demandais quelle sensation ça pouvait procurer. Alors je me suis lancé et j’ai fièrement annoncé la couleur quand je suis entré : « aujourd’hui ça sera court derrière les oreilles et pendant que vous y êtes faites donc la barbe » (je parle pas comme ça en vrai , surtout en japonais… J ).
Au Japon chez le coiffeur pour homme, on peut se faire raser la barbe. Et pas n’importe comment, à l’ancienne, avec un bon vieux coupe chou qu’on affûte sur une lanière de cuir, vous imaginez, comme dans les bons western spaghettis avec Clint Eastwood et sa légendaire barbe de 3 jours.
(ça c'est Clint Eastwood, pas moi)
En réalité avant de prendre cette décision, je me demandais quels étaient les risques et si je devais, comme Clint Eastwood, emmener mon colt 6 coups pour tenir en joue le barbier pendant qu’il faisait son boulot … !? J’y suis allé les mains dans les poches. J’ai commencé à me demander si c’était une bonne idée quand la coiffeuse m’a demandé si je voulais qu’elle me rase aussi les sourcils !!!!! Merde, où est mon flingue ?
Après un refus poli qui m’a permis de garder le sourcil touffu, tout s’est bien passé. J’avoue que voir la longue lame du rasoir remonter sur sa pommette c’est assez impressionnant. Mais cet instant de frayeur est largement compensé par le massage du cuir chevelu, les 2 ou 3 applications de crème sur toute la figure, la position complètement allongée qui vous endort, et les applications de serviettes chaudes.
Finalement je m’en suis sorti vivant. A mon avis c’est certainement parce que j’ai le poil dur (dixit la coiffeuse). Aller j’m’en vas au saloon du coin m’enfiler 2-3 verres de tord boyaux pour me remonter.