J'ai lu hier, sur le très bon site de Pchan, cet article (mais ne cliquez pas tout de suite, finissez celui là d'abord). Ca ma décidé à écrire celui auquel je pensais depuis longtemps : la police à Okayama.
Ici, c'est plutôt calme comme ville et sans grand danger et la police n'a pas grand chose à faire. On ne s'y fait pas voler grand chose, sauf mon amie G qui s'est fait piquer ses petites culottes sur son fil à linge (elle a pas porté plainte!) et moi mon vélo! Il faut dire que je l'avais laissé tout un week-end en plein centre ville sans cadenas (resté dans le petit panier devant). Donc lundi matin, plus de vélo, je vais le déclarer!.
1- trouver un koban (police de proximité) : c'est facile il y en a partout.
2- Trouver des policiers à l'intérieur. Là c'était plus dur, il n'y a jamais personne car ils sont en "ronde" mais la porte est ouverte; le chauffage allumé et il y a un téléphone avec un N° à appeler en cas d'urgence. Il faut dire de quel Koban on appelle et pourquoi. Ne parlant que très modérément japonais, j'ai fais le tour des kobans de la ville avant de renoncer et de demander à quelqu'un d'appeler pour moi.
Une fois le RDV pris, j'ai eu à faire à deux jeunes tout frais émoulus de l'école de police. Ils m'ont demandé un descriptif du vélo ainsi que les deux numéros d'immatriculation. Ne les ayant pas, ils ont gentiment écris tout cela sur une feuille pour que j'aille chez Rinrin, mon marchand de vélo (à qui ils ont, pendant ce temps, téléphoné pour qu'il sache de quoi il s'agissait!). De retour avec les informations, c'était parti :
Eux : - ou était-il garé?
Moi : - dans l'avenue principale
Eux : - à quelle hauteur?
Moi : - Euhh…….en face d'un Koban (là, ils ont pas eu l'air d'entendre)
Eux : Ou exactement? Devant quel magasin?
Là vous voyez une rue commercante avec 10 000 petites boutiques pas très larges…
Moi : - (mais qu'est ce que j'en sais moi!!!) là ou ils vendent des sacs Louis Vuitton (je suis sure de pas me planter, yen ya tous les trois magasins).
Vérification dans les pages jaunes : ouf, on tient l'endroit
Eux : - À quelle distance du trottoir, à quelle distance du magasin ?
Moi : - Mumm , comme ça à peu près (taille du poisson du pêcheur)
Eux : - Et le guidon, coté route ou coté magasin (j'vous jure!!!)
Après cet échange japonanglais laborieux, l'un des deux s'est mit à dessiner la scène du crime sur un plan coté avec une précision d'horloger. D'abord au crayon de papier puis, après avoir eu mon accord sur la reconstitution, au stylo.
Puis, questions habituelles de l'adresse, ce qu'on fait ici et pour combien de temps on reste et ensuite, ils ont donné plusieurs coups de téléphone, l'air très ennuyés. Ce qui leur posait un ENORME problème, c'était de savoir quoi faire du vélo s'ils le retrouvaient après mon départ du Japon (si!) et on leur a dit (le chef au téléphone) de prendre l'adresse de mes parents en France (sisi!)
Moi : - vous allez me le renvoyer ? ;-)
Eux : - …
J'écris donc l'adresse de mes parents sur une feuille et reproblème ; re-coups de téléphone : est-ce qu'ils ont le droit d'écrire l'adresse en romaji (alphabet) sur le formulaire destiné à recevoir des kanjis? (elle est ou la caméra?).
Finalement, au bout de plus d'une heure, ces sympathiques jeunes gens m'ont laissé partir en m'assurant qu'ils allaient le retrouver, mon vélo! Ouais c'est ça, et la marmotte… Je suis allée directement en racheter un.
Et bien finalement SI, deux semaines après, je récupérais mon vélo.
Et pour en finir de ces aventures policières et faire le lien avec l'article de Pchan : à Okayama personne ne se gare en dehors des parkings. Et quand ça arrive, ça ne passe pas inaperçu. Le mois dernier, IL a vu une voiture garée sur le trottoir avec deux policiers tournant autour. L'un a touché le capot pour voir depuis combien de temps les Indiens étaient passés. L'autre a sorti un mètre de sa poche et a mesuré de combien la voiture empiétait sur la route et de combien elle empiétait sur le trottoir …. vous pariez qu'ils ont fait un joli dessin sur un plan coté?